Doris Leuthard. « CarPostal » contre ses succès. Sa succession et ses ombres.

Doris Leuthard reste. Non, l’affaire « CarPostal » ne pousse pas la Conseillère fédérale – Argovienne PDC – à précipiter sa démission. Urs Schwaller ne part pas non plus. Le Fribourgeois, PDC aussi, président de La Poste depuis 2016, l’est toujours. Susanne Ruoff, elle, saute. La directrice générale – dès 2011 – lâche prise. Pire ! La direction de la filiale CarPostal est suspendue en bloc. Les services de l’organe de révision KPMG ne sont pas prolongés. La publication d’un rapport d’experts mandaté par le président Schwaller fait couper des têtes, pas d’autres. Une pratique illégale de subventions publiques dans les années 2007-2015 est en cible. Injustice ?

 

Bah ! Doris Leuthard annonce déjà son départ d’ici à 2019. Par ailleurs, il serait prudent que les acteurs – directs et indirects – ne partent pas tous en même temps. Car CarPostal – comme La Poste – continue. Sûr : pour Doris Leuthard, l’une des figures dominantes depuis 2006, c’est un coup dur. Mais il suit de près des succès éclatants en vote populaire (ex : 2e tube routier au Gothard, sortie lente du nucléaire, initiative « No Billag » contre la radio-télévision). La pousser dehors ? La retenir ?

 

Ce coup dur coïncide aussi avec les incertitudes de sa succession au Conseil fédéral. Le PDC peine à trouver des femmes capables de réunir une majorité au Parlement. Or, le PDC fournit 2 des 7 premières Conseillères fédérales (Ruth Metzler, Doris Leuthard). La Valaisanne Viola Amherd, ex-présidente de Brigue, est l’une des plus citées. En face, les hommes PDC papables sont nombreux. L’incident CarPostal, pour les femmes, est-il aggravant ? Doit-on s’inquiéter ?