La Russie et ses espions. Alexandre 1er, Staline, Poutine et nous.

Suisse-Russie : le vent fraîchit. Un quart au moins du personnel diplomatique russe en Suisse ferait de l’espionnage (« Le Matin Dimanche », « SonntagsZeitung », 16 septembre). Genève internationale d’abord. Mais aussi Spiez (Laboratoire fédéral atomique) et Lausanne (Agence mondiale antidopage). Deux personnes impliquées dans une tentative d’assassinat en Grande-Bretagne auraient passé par Genève (affaire Skripal). L’ambassadeur de Russie est convoqué. Certitudes ? Présomptions ? Cela dit, le président Vladimir Poutine est un ancien du KGB. Alors ?

 

Auparavant, des attaques cybernétiques visant l’entreprise d’armement RUAG et le Département de la Défense de Guy Parmelin – présumées russes aussi – seront évoquées. Au-dehors, les tensions sont vives avec le Royaume-Uni de Theresa May, les Etats-Unis de Donald Trump. Les Russes seraient partout.

 

Vrai : les relations Suisse-Russie connaissent des hauts et des bas. 1815 : Alexandre 1er et son diplomate Capo d’Istria, au Congrès de Vienne, appuient les Suisses. 1917 : la Révolution bolchévique divise. 1918 : la Grève générale crépite. Elle marque aussi le début d’une évolution modérée de la Gauche (Robert Grimm sera Conseiller d’Etat bernois). Ailleurs, un anti-communisme tenace s’installe. 1918-1946 : les relations diplomatiques sont rompues. 1944-1946 : Staline renoue durement (Pilet-Golaz non, Petitpierre oui). 1991 : la fin de l’URSS promet. 2014 : les contacts entre Poutine et Didier Burkhalter (alors président de la Confédération et de l’OSCE) sont cordiaux. Mais, déjà, l’annexion de la Crimée fâche. Rechute ?