Conseil fédéral ! Karin Keller-Sutter – tête libérale-radicale – succèdera-t-elle le 5 décembre à Johann Schneider-Ammann ? Ce serait piquant. Car, en 2010, la brillante Saint-Galloise est évincée par le moins éclatant Bernois. La gauche – pourtant féministe – y aurait sa part. Keller-Sutter est alors perçue comme « droitière » (elle est Conseillère d’Etat « à poigne »). Schneider-Ammann, lui, est partisan résolu du dialogue social (patron, il préside « Swismem »). Et gagne.
2018 – les images se croisent. Karin Keller-Sutter, présidente du Conseil des Etats, est l’une des promotrices de l’audacieux projet joignant fiscalité et AVS. Elle y côtoie Pirmin Bischof (PDC), Christian Levrat (PSS) ou Paul Rechsteiner (PSS, Union syndicale suisse). Schneider-Ammann, lui, se fâche avec les paysans sur le libre-échange agricole (Markus Ritter, Jacques Bourgeois). Ou avec les syndicats sur la libre-circulation Suisse-Europe (Rechsteiner, Adrian Wüthrich). Vertige ?
Attention ! Karin Keller-Sutter hésite. Sinon, qui ? Il y a bien d’autres femmes – comme Petra Gössi (SZ, présidente PLR). Mais il y a surtout des hommes – Martin Schmid (GR), Andrea Caroni (AR), Ruedi Noser (ZH), Beat Walti (ZH), d’autres. Cela dit, une succession simultanée de la PDC Doris Leuthard – à vérifier – bousculerait la donne. Or, depuis 2015-2017, le Conseil fédéral penche « à droite ». Avec 2 UDC (Maurer, Parmelin), 2 PLR (Schneider-Ammann, Cassis), une PDC (Leuthard), 2 socialistes (Sommaruga, Berset). Tournant ?