100 ans de proportionnelle. National contre Etats. Reussille, Cramer et les autres.

100 ans ! Vive l’élection proportionnelle du Conseil national ? Une initiative – après les échecs de 1900 et 1910 – l’impose le 13 octobre 1918. La fin de la Guerre approche, la Grève générale aussi. Y perdent en 1919 les radicaux fondateurs. Y gagnent socialistes et PDC (alors conservateurs). De nouveaux acteurs en profitent. Certains peinent à s’imposer durablement. Alliance des Indépendants (disparue). Partis xénophobes (phagocytés par l’UDC de Christoph Blocher). Extrême-gauche (2018 : le Neuchâtelois POP Denis de la Reussille). D’autres sont toujours là. PAB-UDC (dès 1917-1918). Verts historiques (dès 1971) et libéraux (dès 2004). PBD (dès 2008). On émiette ?

 

Le Conseil des Etats, c’est le contraire. L’élection au système majoritaire reste la règle. Exceptions : Jura et Neuchâtel. Pour être élu, mieux vaut rassembler au-delà du parti. Y gagnent le PDC (13 sièges sur 46 pour 11,6% des voix), les libéraux-radicaux (13 sièges pour 16,4%), les socialistes (12 sièges pour 18,8%). Mais y perd l’UDC (5 sièges pour 29,4%). S’y glissent encore le Genevois Robert Cramer (Verts historiques, 7,1%), le Bernois Werner Luginbühl (PBD, 4,1%) ou le Schaffhousois Thomas Minder (indépendant siégeant avec l’UDC). Les Verts libéraux, eux, n’ont plus personne (4,6%). Injuste ?

 

Vrai : rarement le Conseil national (« droitier ») et le Conseil des Etats (« centriste ») n’ont été si dissemblables. Cela peut susciter des blocages. Mais peu de voix s’élèvent pour harmoniser les deux modes d’élection (même à l’UDC). Dans les démocraties historiques, tous deux sont jugés légitimes. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, par exemple, ont une pratique large du mode majoritaire. Juste ?