Karin Keller-Sutter favorite? Le choc de 2010. Le « ticket ». La vie dure.

Karin Keller-Sutter ! Oui, cette Saint-Galloise libérale-radicale se lance dans la succession de Johann Schneider-Ammann au Conseil fédéral. En favorite. Conseillère d’Etat 2000-2012. Conseillère aux Etats dès 2011. Présidente 2017-2018. Mais il faut se méfier. Car, en 2010, elle est déjà favorite. Mais c’est le Bernois Schneider-Ammann qui passe. La gauche la juge trop « droitière » (à Saint-Gall, elle pilote Asile et Sécurité). Depuis, elle complète son image, construit des compromis (ex : fiscalité et AVS), se concerte avec l’autre Saint-Gallois (Paul Rechsteiner, socialiste et président USS). Gagné ?

 

Attention ! Les candidates libérales-radicales ont la vie dure. Seule Elisabeth Kopp, en 1984, coiffe Bruno Hunziker. 1998 : Pascal Couchepin évince Christiane Langenberger. 2003 : Hans-Rudolf Merz écarte Christine Beerli. 2009 : Martine Brunschwig Graf ne figure pas sur le « ticket » (Didier Burkhalter élu). 2010 : Johann Schneider-Ammann devance Karin Keller-Sutter. 2017 : Ignazio Cassis prend le dessus sur Isabelle Moret. Les échecs de Beerli et Keller-Sutter, eux surtout, choquent.

 

Pourquoi ? Chez les libéraux-radicaux, on n’aime pas les « tickets » purement féminins. Au PDC, on ose. Ruth Metzler-Rita Roos en 1999. Doris Leuthard seule en 2006. Au PSS, on ose aussi. Ruth Dreifuss-Christiane Brunner en 1993. Micheline Calmy-Rey-Ruth Lüthi en 2002. Simonetta Sommaruga-Jacqueline Fehr en 2010. Les contre-exemples sont rares. En 1984, Kopp-Hunziker donc. Mais aussi, en 2007, Eveline Widmer-Schlumpf (UDC/PBD) contre Christoph Blocher (UDC). Avec ce Parlement très masculin, c’est un exploit.