L’Armistice, la Grève Générale et l’isolationnisme impossible. Suivez Grimm, Berset.

Isolationniste, la Suisse ? Voyez ce va-et-vient. 1917 : la Russie entre en Révolution communiste et sort de la Guerre mondiale. 11 novembre 1918 : l’Armistice est conclu. Allemagne, Autriche-Hongrie et Turquie sont vaincues, la Russie hors-jeu. 12-14 novembre : une courte Grève Générale crépite en Suisse. Les événements de Russie ne sont pas loin. La Grève est plus intense en Suisse alémanique (alors pro-allemande) qu’en Suisse latine. On y voit l’homme de gauche Robert Grimm, l’un des promoteurs de la Grève et futur Conseiller d’Etat bernois, ou le général Ulrich Wille, chargé de la répression. Figures tranchées.

 

Mais la suite est différente. 1921 : le Parti socialiste suisse refuse d’entrer dans la 3e Internationale proche de la gauche « dure ». 1935 : il se rallie à la Défense nationale (Hitler, Mussolini et Staline sont au pouvoir). 1937 : la « Paix du Travail » est conclue dans la Métallurgie. 1943-1953 : un premier socialiste siège au Conseil fédéral (Ernst Nobs, puis Max Weber), deux dès 1959 (aujourd’hui Simonetta Sommaruga, Alain Berset). Bref, pour la gauche suisse, la Grève Générale de 1918 sonne plutôt comme un appel à la modération. Qu’en dira le stratège UDC friand d’Histoire Christoph Blocher le 13 novembre à Uster (ZH) ? On est curieux.

 

Voyez aussi cette présence à Paris du président 2018 Alain Berset aux commémorations de l’Armistice et au Forum pour la Paix. Car la Suisse, qui ne participe pas à la Guerre 14-18, en subit de nombreux effets. La Grève Générale, elle-même, n’en est pas détachable. Quel symbole !