Religion 2019 ! La Suisse du président Ueli Maurer, de la vice-présidente Simonetta Sommaruga et de leurs 5 collègues y croira-t-elle encore ? Constitution : on y trouve « Au nom de Dieu Tout-Puissant ! », moins souvent « chrétiens », « protestants », « catholiques », « juifs » ou « musulmans ». Conseil fédéral et Parlement : les couleurs religieuses des élus intéressent de temps à autre, pas toujours (ex : « NZZ », 12 décembre 2017). Ces traces deviennent-elles trop rares ? Quel présage ?
Alors ? L’Islam marque-t-il un réveil ? 2009 : une initiative bannit de nouveaux minarets. 2013 et 2018 : Tessin et Saint-Gall interdisent la dissimulation du visage dans l’espace public (burqa, niqab). Initiative fédérale et contreprojet indirect suivent. Les années précédentes, elles, sont l’occasion de biffer des duretés du passé. 1866 : la liberté d’établissement est donnée aux juifs. 1973/2001 : les restrictions frappant jésuites, couvents ou évêchés sont abolies. Car l’image de ce passé est mitigée. Guerres religieuses de Kappel (1529/1531) et Villmergen (1656/1712) entre protestants et catholiques. Guerre du Sonderbund (1847) et crise du Kulturkampf (1870) entre radicaux et papauté. Autant en parler peu ?
Il y a des exceptions. 1993 : Ruth Dreifuss (PSS), première Conseillère fédérale aux racines juives, est saluée. Il y en a d’autres. Mais c’est par hasard – enfin presque – qu’on apprend que l’Exécutif 2019 sera formé de 2 protestants (président Ueli Maurer UDC, Guy Parmelin UDC), 4 catholiques (Alain Berset PSS, Ignazio Cassis PLR, Viola Amherd PDC, Karin Keller-Sutter PLR) et d’une « sans-confession » (Simonetta Sommaruga PSS). Est-ce mieux ainsi ?