L’Europe et les patrons. Dissensions au sommet. Philipp Hildebrand, Hans Hess. Le vide?

Y a-t-il une majorité pour un accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne ? Même entre chefs de l’économie, les dissensions éclatent. Ecoutez Hans Hess, président de Swissmem, métallurgie et machines (« Neue Zürcher Zeitung »). Lui croit en l’accord-cadre. Suivez Philipp Hildebrand, actuel vice-président de Blackrock, ex-président de la Banque nationale suisse (« Bund » et « Tages-Anzeiger »). Lui n’y croit guère. Car il bute sur des oppositions de droite et de gauche, sur des thèmes comme migration et protection des salaires. Sur du dur.

 

Tournant ? Les chefs patronaux, jusqu’à présent, formaient l’un des groupes les plus attachés au lien bilatéral Suisse-Europe. Or, ce groupe se désunit. Déjà, dans l’Union suisse des arts et métiers, les opposants sont nombreux. Il faudra suivre les partis « du milieu » – PLR, PDC, PBD, voire Verts libéraux (au ton souvent très européen). Ajoutez l’opposition ancienne de l’UDC de Christoph Blocher (souveraineté d’abord). Ou la résistance nouvelle de la gauche modérée et des syndicats – Christian Levrat, Paul Rechsteiner, Pierre-Yves Maillard et leurs proches (salaires en tête). Qui fait le compte ?

 

Un vide menace. Pour la Suisse, il y a peu de solutions de rechange. La Grande-Bretagne du « Brexit » ? Ou les Etats-Unis de Donald Trump ? On tente de profiter des bonnes dispositions de l’Américain (bienvenue à Davos !). Ou la Chine de Xi Jinping ? Ses rachats massifs de sociétés étrangères comme son système autoritaire suscitent des questions. Ou le reste du monde ? Mais suffiront-ils ?