Question ! Faut-il au Conseil fédéral un « chef » – ou une « cheffe » – de longue durée ? En principe, non. C’est un Collège. Une rareté mondiale. Ses 7 membres sont égaux. La présidence de la Confédération y dure un an. Toutes les tentatives de la prolonger échouent. Dès 1848, la Suisse moderne veut éviter l’avènement d’un « homme fort ». En cela, elle se distingue d’autres démocraties historiques. Ce refus, depuis le suffrage féminin de 1971, s’étend-il à la « femme forte » ? Que dit 2019 ?
Et pourtant ! Des têtes – parmi les 119 premiers Sages – semblent dépasser les autres. Jusqu’en 1959, certains oseront Jonas Furrer, Henri Druey, Emil Welti, Numa Droz, Louis Ruchonnet, Josef Zemp, Giuseppe Motta, Edmund Schulthess, Gustave Ador, Rudolf Minger, Max Petitpierre, Friedrich Traugott Wahlen, Hans Peter Tschudi. Par exemple. Après 1959, le recul pourrait manquer.
2019 ? Simonetta Sommaruga et Alain Berset seraient bien outillés. Mais ils sont socialistes dans un Exécutif virant « à droite ». C’est en partie vrai pour la PDC Viola Amherd. Quant au quatuor Ueli Maurer, Guy Parmelin, Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter (2 UDC, 2 PLR), beaucoup dépendra de leur entente. Voyez le président Ueli Maurer. Lui suggère une renégociation Suisse-Europe (sur TeleZüri). Table-t-il déjà sur une majorité de collègues ? Est-il un « homme fort » ? A Davos, il parlera libre-échange avec Donald Trump. Prenez le possible vote du 19 mai sur les armes. Lui aussi est lié à l’Europe (Schengen-Dublin). Pilote du dossier, Karin Keller-Sutter succède à Simonetta Sommaruga. Seront-elles les « femmes fortes » ? Qui parie ?