Cousines face à l’Europe, Suisse et Grande-Bretagne ? Pas si sûr. Le Royaume-Uni, en cas de nouveau référendum, pourrait voter son maintien dans l’Union européenne (sondages jusqu’à 56%). Donc, il confirmerait son adhésion de 1973 et désavouerait le Brexit de 2016 (52%). Mais, en Grande-Bretagne, le vrai pouvoir est tenu par le Parlement et la 1ère – ou le 1er – ministre. Le référendum y est plutôt rare. De nombreux acteurs – Theresa May en tête – se méfient d’un 2e vote Brexit. Qui aura le dernier mot ?
La Suisse ? Le peuple d’Ueli Maurer s’exprime sur quasiment tout. Il lui arrive de le faire deux ou plusieurs fois sur le même sujet. Voire de se corriger. Il peut s’agir de versions proches (ONU en 1986 et 2002). Il peut aussi s’agir de versions différentes (AVS en 1931 et 1947 ; TVA en 1977, 1979, 1991 et 1993). Pour les relations Suisse – Europe, tout se complique (non à l’Espace économique européen EEE en 1992, non à l’adhésion en 2001, mais oui à des accords bilatéraux). Un vote peut être ébranlé par un suivant (libre-circulation des personnes en 2000, immigration de masse en 2014). Il y a de tout.
En 2019 ? Ni l’adhésion de la Suisse à l’Union ni un EEE-bis ne sont à l’ordre du jour. De nouveaux votes sur l’Europe pourraient confirmer un désenchantement. L’accord-cadre institutionnel absorbe les énergies. En cela, les Suisses se distinguent des Britanniques. Seuls pourraient les réunir à nouveau un échec de l’accord-cadre et un Brexit définitif (avec ou sans accord). En 1960, ils fondent avec d’autres l’Association européenne de libre-échange (AELE). Suisse, Norvège, Islande et Liechtenstein en sont les survivants. Qui sait ?