Genève, canton-clé de la Suisse moderne. Pierre Maudet et les autres.

Genève, canton « spécial » ? Sûr : c’est l’un des cantons-clés de la Suisse moderne. Cela commence avant son entrée officielle dans la Confédération de 1815. Jean Calvin, figure de la Réforme protestante. Jean-Jacques Rousseau, philosophe des Lumières. Pictet de Rochemont, artisan de la neutralité et de l’entrée de Genève. Guillaume-Henri Dufour, général de la Guerre du Sonderbund, pacificateur. Henry Dunant, cofondateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Gustave Ador, Conseiller fédéral 1917-1919, successeur du germanophile Arthur Hoffmann, promoteur de la Société des Nations. Pas mal, non ?

 

5 des 119 Conseillers fédéraux – de 1848 à nos jours – viennent de Genève. C’est moins que Vaud (15) ou Neuchâtel (9), plus que Fribourg (4), Valais (4) ou Jura (0). Jean-Jacques Challet-Venel (non réélu) et Adrien Lachenal laisseraient-ils moins de traces durables que Gustave Ador, Ruth Dreifuss ou Micheline Calmy-Rey ? A voir. Genève, avec l’ONU, le CICR et ses organisations internationales, apporte au pays un rayonnement mondial inégalé. Mais Genève, pas plus que d’autres, ne fait mine de quitter la Suisse.

 

Vrai : chacun des 26 cantons est « spécial ». Chacun a sa propre histoire avec la Suisse. Pierre Maudet ? D’autres incidents crépitent ailleurs. Sur Vaud, ils sont traités avec indulgence (ex : Pascal Broulis, Géraldine Savary, Luc Recordon). Les Conseillers fédéraux « à problèmes » peuvent venir de partout (ex : Arthur Hoffmann encore, Jean-Marie Musy, Marcel Pilet-Golaz, Paul Chaudet, Elisabeth Kopp, Christoph Blocher). Tous égaux ?