Pénalisation du mariage ? L’initiative du PDC rejetée en 2016 a-t-elle une chance, lors d’un 2e vote, de réunir la double majorité peuple-cantons ? Ses adversaires lui reprochent de réduire le mariage à l’ « union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme ». Faut-il y voir une attaque contre les couples homosexuels et d’autres groupes (LGBT, Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres) ? Ou le refus d’aborder les « questions de société » ? Que fera le PDC de Gerhard Pfister et Christophe Darbellay ?
Or, la Suisse évolue rapidement sur ces « questions de société ». Dès 1992, le Code pénal traite de la même manière homosexuels et hétérosexuels. Dès 2005, le « Partenariat enregistré » est approuvé. Au Parlement, des majorités se dessinent en faveur d’une version helvétique du « Mariage pour tous ». Certes, des divergences surgissent sur des points délicats (ex : adoption, dons d’ovules et dons de sperme). Des coups d’arrêt ne sont pas exclus. Mais ils pourraient être de courte durée. La diversité des législations nationales et internationales est un facteur d’accélération. L’initiative PDC refusée en 2016 serait donc dépassée. Sûr : le nombre de couples mariés pénalisés par le fisc, 80.000 ou 450.000, n’est pas le seul sujet de querelle.
Les « questions de société » ? C’est l’un des domaines où la Suisse change le plus vite. Voyez aussi, dès 2002, l’interruption de grossesse. Le contraste est béant avec les blocages sur les impôts ou les assurances sociales. A propos : on attend le vote du 19 mai sur le projet commun fisc/AVS avec une intense curiosité.