Conseil fédéral 2019 ! Comment 7 personnes aussi différentes que Ueli Maurer, Guy Parmelin, Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, Viola Amherd, Simonetta Sommaruga et Alain Berset – 2 UDC, 2 PLR, 1 PDC, 2 PSS – peuvent-elles gouverner ensemble ? Cette situation est rare dans les démocraties en temps de paix. Peu de ruptures. En 1953, le socialiste Max Weber quitte le Gouvernement en colère à la suite de l’échec d’un projet financier. Le radical Hans Streuli le remplace. « Chaise vide » de 6 ans. En 1959, les socialistes Willy Spühler et Hans Peter Tschudi sont élus. De temps en temps, l’aile socialiste « dure » tente une relance. Sans succès.
La non-réélection de 4 Conseillers fédéraux est d’une autre nature. Les radicaux Ulrich Ochsenbein (1854) et Jean-Jacques Challet-Venel (1872) sont remplacés par des collègues de même couleur. La PDC Ruth Metzeler est évincée par l’UDC Christoph Blocher (2003), Blocher par l’UDC-PBD Eveline Widmer-Schlumpf (2007). Des successions plus paisibles coïncident avec d’autres recompositions. PDC Josef Zemp en 1891. UDC Rudolf Minger en 1929. Socialiste Ernst Nobs en 1943. Mais aussi l’UDC Guy Parmelin en 2015. Ce sont des moments forts.
Ailleurs en démocratie, les changements peuvent être brutaux. Présidence et Congrès aux Etats-Unis. Parlement et 1er Ministre (ou 1ère Ministre) en Grande-Bretagne. Présidence en France. Ces changements peuvent être laborieux. Formation de Gouvernements de coalition en Allemagne, en Italie, par exemple. Alors ? La Suisse aurait-elle trouvé un « truc » ?