Pouvoir contre pouvoir – le choc. Le Conseil fédéral rejette le projet d’une commission du Conseil national d’opposer un veto du Parlement à ses ordonnances. Motif : le Législatif possède assez de moyens (motion, initiative parlementaire, etc). En plus, ce projet est contraire à la Constitution et à la séparation des pouvoirs. Le Zougois Thomas Aeschi, chef du groupe parlementaire UDC, en est l’auteur. Son projet, en commission du Conseil national, est approuvé à 18/5. La commission-sœur du Conseil des Etats n’y fait pas objection. Rappel : en 2015, le Parlement écarte Aeschi et porte le Vaudois Guy Parmelin au Conseil fédéral. Rancune ?
Curieux ? Au Parlement, la plupart des partis acceptent ce droit de veto du Parlement. Les socialistes – en plus des cantons – s’y opposent. Le Conseil fédéral le refuse aussi. Or, on y trouve 2 socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), mais aussi 2 UDC (Ueli Maurer, Guy Parmelin), 2 PLR (Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter), 1 PDC (Viola Amherd). Droite et Centre seraient-ils moins unis qu’il y paraît ? Leur irritation naît d’ordonnances sur le « Swissness » (suissitude), la surveillance de l’assurance-maladie. Irritation durable ?
« Tournant climat » ? L’UDC d’Albert Rösti et Christoph Blocher en prend le contrepied. Elle combat une taxe CO2 sur les carburants. Plaide pour la route et un « trafic fluide et sans bouchon ». Rejette un financement du rail par la route. Proteste aussi contre les trains bondés où des gens voyagent debout. En cible : les élections du 20 octobre. La gauche, les Verts et le PLR de Petra Gössi sont avertis.