Ventes d’armes vers des pays en guerre – non ? Un comité lance contre elles une initiative et réunit plus de 134.000 signatures en 6 mois. Lisa Mazzone (Verte, Genève), Priska Seiler Graf (PSS, Zurich) et Martin Landolt (président du PBD, Glaris) en font partie. Le Conseil fédéral – écoutant l’industrie suisse d’armement – est tenté d’assouplir certaines ventes d’armes. Le PLR Ignazio Cassis en serait un promoteur. Puis, le Collège y renonce. Malgré cela, le comité maintient son initiative. Pour être sûr ?
Tâche redoutable ? Trois initiatives contre des exportations d’armes, dans les 50 dernières années, sont refusées. En 1972 (50,3% de non, cantons 15 à 7). En 1997 (77,5% de non, cantons unanimes). En 2009 (65% de non, cantons unanimes). La guerre du Biafra et la découverte d’armes suisses sur le champ de bataille expliquent en partie le faible rejet de 1972. Puis, en 1997 et 2009, l’écart entre opposants et partisans des initiatives grandit. A chaque fois, les intérêts de la Défense nationale et la protection de l’emploi dans l’industrie suisse d’armement pèsent lourd. Et gagnent ?
Plus largement : les succès de groupes pacifistes lors de votes populaires sont des raretés. En 1987, l’initiative contre la place d’armes de Rothenthurm – vote à forte coloration écologique – est acceptée. En 2014, l’achat d’avions de combat suédois Gripen est rejeté. Mais, en 1973, l’acquisition d’appareils américains F/A-18 est approuvée (initiative repoussée). Oui, en général, les projets associés à la Défense nationale et à l’industrie suisse d’armement passent la rampe. Mais qui sait ?