Groupes de pression – en déclin ? La réélection triomphale du président de l’Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard (PSS-VD) au Conseil national prouve-t-elle le contraire ? Mais d’autres figures influentes sont évincées. Pour l’Union suisse des Arts et Métiers, Jean-François Rime (UDC-FR) et Hans-Ulrich Bigler (PLR-ZH). Pour « Santé Suisse », Heinz Brand (UDC-GR). Pour les syndicats, Adrian Wüthrich (PSS-BE, Travail.Suisse) ou Corrado Pardini (PSS-BE, Unia). Tout se passe comme si la poussée des Verts historiques et libéraux en avait fait des cibles.
Argent et politique – quel contrôle ? L’initiative « Transparence » déboule. La Commission sortante du Conseil des Etats en propose un contreprojet indirect prudent. Dons de 25.000 francs (au lieu de 10.000). Campagnes de 250.000 francs (au lieu de 100.000). Seraient bannis les dons anonymes ou étrangers. Jusqu’à présent, tout projet était bloqué par les UDC, PLR et PDC. Dans les cantons, Genève, Neuchâtel et Tessin sont pionniers. D’autres pourraient suivre (SZ, FR, voire VD). Au dehors, le Conseil de l’Europe et son GRECO font pression. Au dedans, la poussée des Verts peut aider. A vérifier.
La pratique suisse des « lobbies » et groupes de pression est plutôt permissive. Une réglementation de leur présence au Parlement est à la peine (au Conseil national « droitier » plus qu’au Conseil des Etats « centriste »). Cela dit, ils disposent d’autres canaux. Votations. Consultations. Commissions d’experts. Contacts avec l’administration. Parfois, la rue. Patrons. Syndicats. Paysans. Santé. Environnement. Transports. Armée. Et on en passe. Ils n’ont pas dit leur dernier mot.