Soudée, la Suisse des 4 langues et 26 cantons ? Clavaleyres passe de Berne à Fribourg et rejoint Morat. Ce mouvement en suit d’autres. En 1979, le canton du Jura se sépare de Berne. En 1993, le Laufonnais quitte Berne pour Bâle-Campagne. En 1996, Vellerat va de Berne au Jura (fusion Courrendlin 2017). Avant ? En 1803 (Napoléon, Acte de Médiation), Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin et Vaud entrent dans la Confédération. Certains sont issus de cantons plus anciens. En 1815 (Congrès de Vienne), Valais, Neuchâtel, Genève et l’Ancien-Evêché de Bâle suivent. En 1833, Bâle-Ville et Bâle-Campagne se séparent. Dur.
Il y a des coups d’arrêt. En 1847, 7 cantons catholiques – Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug, Fribourg, Valais – lancent une « Alliance séparée » (« Sonderbund »). L’armée de Guillaume-Henri Dufour la défait. En 1848, l’Etat fédéral est créé. Plusieurs fusions ou réunifications échouent. En 1969 et 2014, Bâle-Ville et Bâle-Campagne (non de Bâle-Campagne). En 2002, Vaud et Genève. En 2013, canton du Jura et Jura bernois (non du Jura bernois). En 2017-2019, le transfert de Moutier de Berne au Jura – à 51,7% – est annulé par la Justice. Irrégularités. Aux frontières, des terres proches ne se rattachent pas. Mulhouse en 1798 (France aujourd’hui). Valteline en 1815 (Italie). Savoie en 1860 (France). Vorarlberg en 1919 (Autriche). On consolide ?
Est-elle mieux soudée que d’autres, la Suisse de 2020 ? Belgique-Flandres ? Canada-Québec ? Espagne-Catalogne ? Voire Royaume-Uni-Ecosse ? Mais plusieurs affaires – dont la scission Berne-Jura et ses suites – montrent des limites. Qui est à l’abri ?