Europe du chacun pour soi. Suisse des marges. Blocher et le « monstre ».

Coronavirus ! L’Union européenne d’Ursula von der Leyen, face à l’épidémie, reste plus proche de la Confédération d’Etats que de l’Etat fédéral. Chacun des 27 Etats-membres est très libre. La France de Macron prolonge son confinement au 11 mai. L’Italie de Conte prolonge le sien au 4 mai (avec quelques « gestes »). L’Autriche de Kurz, elle, applique son plan de sortie. Quant à l’Allemagne d’Angela Merkel, elle combine ouvertures (certains commerces dès lundi) et restrictions (jusqu’au 3 mai, écoles ouvertes progressivement, grands rassemblements interdits jusqu’à fin août, masque recommandé). Et ainsi de suite. La Commission von der Leyen, enfin, recommande. En gros.

 

Conséquence : chaque Etat-membre de l’Union, dès que ses intérêts vitaux sont en jeu, se replie. Depuis bientôt 70 ans. 1951 : la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) se lance. 1954 : la Communauté européenne de défense (CED) échoue. En France, c’est l’époque Pierre Mandès-France. Echec historique. Certes, l’Union, dès 1957, se consolide. Et s’étend. Mais elle ne devient pas Etat fédéral pour autant. Comme la CED 1954, le Coronavirus 2020 montre ses limites.

 

Quelle Suisse du Coronavirus ? Le Conseil fédéral impose la même ligne aux 26 cantons. Fermetures. Restrictions. Voire sortie. Certes, les cantons gardent une marge. Tessin surtout. Genève, Vaud ou Grisons aussi. La Suisse devient Etat fédéral en 1848. Celle du Coronavirus continue. C’est celle des Sommaruga, Berset, Parmelin, Maurer, Cassis, Keller-Sutter et Amherd. L’Union européenne d’Ursula von der Leyen, elle, est toujours – si l’on ose dire – d’avant 1848. Mais l’UDC Christoph Blocher en fait un monstre. Bizarre ?