Suisse unie et divisée. 1848-2020. Constitutions. SDN. ONU. Guerres. Coronavirus.

Coronavirus ! La Suisse des 4 langues et 26 cantons se fissure-t-elle ? Vrai : la partie latine est plus durement frappée que la partie alémanique. Voyez les taux de décès par rapport à la population. Les exceptions sont rares (ex : Bâle-Ville proche de l’Alsace). On dénote bien l’expression de mauvaises humeurs ici ou là. Mais elles restent dans d’étroites limites. Alors ?

 

Non, la Suisse des 4 langues et 26 cantons n’éclate pas. Cela vaut depuis la création de la Suisse moderne en 1848. Les 3 premières Constitutions fédérales divisent. Les cantons se coupent en deux camps (1848 15,5/6,5 ; 1874 13,5/8,5 ; 1999 13/10). 6 cantons refusent même les 3 (Uri, Schwyz, Obwald, Nidwald, Appenzell RI, Valais ; Joseph Deiss, « Les dicodeurs », RTS). Cette liste correspond – en partie – au « Sonderbund » de 1847. On en dira autant des adhésions à la SDN (1920 11,5/10,5) ou à l’ONU (2002 12 /11). Par contraste, l’AVS (1947) et le 1er Août férié (1993) – par exemple – sont acceptés partout. Rappel : le compte officiel des cantons – lors de votations – passe de 22 à 23 (Jura, 1979). Mais aucun ne sortira.

 

A qui le mérite ? L’Etat fédéral ne fera jamais, jusqu’à présent, une totale unanimité. Les divisions lors de votations historiques en témoignent. Mais elles ne sembleront pas assez graves pour un divorce. La Guerre civile du « Sonderbund » de 1847 comme l’Etat fédéral de 1848 sont des étapes. Plus tard, des guerres étrangères en offriront d’autres. En 2020, la crise du Coronavirus pourrait confirmer. A suivre.