Burqa – féministes divisés. Islam dur – méfiance tenace. Sexisme – Parlement offensif.

Burqa ? Niqab ? L’initiative de l’UDC et de ses alliés contre la dissimulation du visage – comité d’Egerkingen – casse-t-elle le front pour l’égalité femmes-hommes ? S’y opposent le Conseil des Etats (34/9) comme le Conseil national (114/76). Ils leur préfèrent un contreprojet indirect. L’obligation de montrer son visage y est limitée à des fins d’identification (avec amende). On y insiste sur l’égalité entre les sexes, sur l’exigence d’intégration. Le camp féministe est divisé. Faut-il accorder la priorité aux droits de la femme ou aux libertés individuelles ? Une interdiction générale nuirait-elle à l’intégration de femmes étrangères ? Qui dit vrai ?

 

Question ! La division du camp féministe favorise-t-elle l’acceptation de l’initiative ? Déjà, Tessin et Saint-Gall votent l’interdiction. Déjà, peuple et cantons approuvent en 2009 l’initiative contre de nouveaux minarets. Certes, l’islamisme dur est peu présent en Suisse. Les femmes intégralement voilées y sont peu visibles. Mais la méfiance existe. Le projet de durcissement des mesures anti-terroristes – contesté lui aussi – en porte la trace. Tout se mélange.

 

Le Conseil national, lui, propose une grande campagne contre le sexisme (par 100/82). Regula Rytz, présidente sortante des Verts, en fait une impérative motion. Violence faite aux femmes. Salaires. Prévoyance professionnelle. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. Mieux ! Le Conseil fédéral, par Alain Berset, annonce une stratégie de l’égalité pour 2021. 84 femmes sur 200 au Conseil national. 12 sur 46 au Conseil des Etats. 3 sur 7 au Conseil fédéral. Rarement la cause féministe n’a paru plus près de gagner. Burqa ou pas.