Beyrouth blessée. Suisse et monde arabe. Liban passage obligé. Cassis et Israël.

Beyrouth ! Près de la moitié de la capitale du Liban est ravagée par de fortes explosions. Morts. Blessés. Personnes sans domicile. Disparus. Le soupçon se porte sur une cargaison de nitrate d’ammonium entreposée dans le port. Aides internationales. Equipe suisse d’experts. CICR. Monika Schmutz, ambassadrice helvétique au Liban, serait légèrement blessée. Un employé local aussi. On mobilise.

 

Pour la Suisse, le Liban est un symbole. Dans un monde arabe où la démocratie est rare, les libertés y sont plus répandues qu’ailleurs. Ce Liban sera un pivot pour la politique helvétique au Proche-Orient. Dans les années 1948, les sympathies suisses vont au nouvel Etat d’Israël. Le souvenir de l’oppression nazie est vif. Puis, plusieurs guerres crépitent. Guerre civile au Liban même. En Suisse, on assiste à un rééquilibrage. Les intérêts palestiniens et arabes sont mieux écoutés. Des Sages comme Pierre Graber, Pierre Aubert, René Felber, Flavio Cotti, Joseph Deiss ou Micheline Calmy-Rey s’y emploient. Beyrouth et le Liban seront souvent des passages obligés.

 

Aujourd’hui, avec Ignazio Cassis, le ton change-t-il à nouveau ? On sent le Tessinois PLR proche d’Israël. L’exigence de la sécurité de l’Etat hébreu est plus présente. Cassis encourage l’intégration des réfugiés palestiniens dans les Etats arabes voisins. Cela dit, Beyrouth et le Liban souffrent. Crise économique. Coronavirus. Interventions étrangères (Iran compris). Explosions. On en oublie. Bref, le passage obligé Beyrouth-Liban perd-il – pour la Suisse – de sa priorité ? Partie remise ?