Hubacher. Hauts et bas. Lilian Uchtenhagen et Otto Stich. Le président et les autres.

Bizarre, Helmut Hubaber ? Le président du Parti socialiste suisse règne pendant 15 ans. 1975-1990. Dans les Congrès, son autorité est peu contestée. Au Parlement comme dans les médias, il est l’un des rares à oser affronter le stratège UDC Christoph Blocher. Mais son PSS souffre. Entre 1975 et 1987, il chute de 24,9% à 18,4% des voix. Pire ! En 1983, Hubacher subit un camouflet. Lilian Uchtenhagen, « sa » candidate, n’est pas élue au Conseil fédéral. Le Parlement lui préfère Otto Stich. En 1984, le Congrès du PSS, contrairement à ses vœux, refuse de sortir du Gouvernement. Le PSS, avec Simonetta Sommaruga et Alain Berset, y est toujours. Hubacher, ex-Conseiller national de Bâle-Ville, meurt à 94 ans. Quelle image ?

 

Vrai : les successeurs d’Helmut Hubacher à la présidence du PSS amorcent un redressement. 18,5% en 1991. 23,3% en 2003. Peter Bodenmann (VS, 1990-1997). Ursula Koch (ZH, 1997-2000). Christiane Brunner (GE, 2000-2004). Puis, le PSS fléchit à nouveau. 19,2% en 2007. 16,8% en 2019. Hans-Jörg Fehr (SH, 2004-2008). Christian Levrat (FR, dès 2008). Le sommet de 1931 – 28,7% – est loin.

 

Sûr : le président du PSS ne peut pas tout. Les succès de son parti dépendent d’une foule d’acteurs. Du président suisse certes. Mais aussi des Conseillers fédéraux PSS (1 sur 7 en 1943-1953, 2 sur 7 dès 1959). Du chef du groupe parlementaire. Du PSS dans les cantons et communes. La règle vaut pour la plupart des partis. Avec une exception ? A l’UDC, les impulsions du stratège Christoph Blocher – qui ne sera jamais le président nominal du parti suisse – ont le rôle central. Qui d’autre ?