Gilles Marchand ! Le directeur général de la Société suisse de radiodiffusion et télévision est-il en danger ? L’indépendance du service public est-elle menacée ? Plusieurs affaires touchant la Radio Télévision Suisse – francophone – crépitent (« Le Temps », etc). « Harcèlement ». « Mobbing ». Des cadres et l’ex-présentateur Darius Rochebin sont évoqués. Or, ces affaires prennent une dimension suisse. La Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s’en occupe. Des élus exigent des explications. Des commissions en retentissent. Rappel : Gilles Marchand dirige tour à tour la Télévision Suisse Romande (2001-2010), la Radio Télévision Suisse (francophone, 2010-2017) et la SSR (dès 2017). Quelle suite ?
Vrai : les affaires Rochebin et Cie pourraient être le prochain test pour l’indépendance de la SSR. 1931 : la SSR est fondée par 7 sociétés locales. Dès le début, elle est proche de l’Etat fédéral. Concession. Redevance. Cette proximité connaît l’un de ses sommets lors de la répartition des sièges de la télévision et de la radio en 1959-1960. Le Conseil fédéral y a le dernier mot.
Mais la suite est plutôt favorable à l’indépendance de la SSR. Article constitutionnel en 1984. Loi radio-TV en 1991/2006. Fusion radio-TV en 2010. La SSR est plus libre de s’organiser comme elle le veut. En vote populaire, la révision de la redevance est acceptée (2015), l’initiative « No-Billag » – contre la redevance – est rejetée (2018). Au Parlement, des interventions s’opposant à des transferts sont refusées (gens de radio de Berne à Zurich, information TV de Genève à Lausanne). Gilles Marchand n’est pas démuni.