Donald Trump comme Christoph Blocher ? Trump est-il le plus « blochérien » des politiciens américains ? Ou alors, Blocher est-il le plus « trumpien » des politiciens helvétiques ? Patrons aspirés par la politique. Isolationnisme. Conservatisme. Charismes. Même leurs chutes se comparent. L’UDC Blocher est le 107e Conseiller fédéral – élu en 2003, évincé en 2007. Le Républicain Trump est le 45e Président – élu en 2016, évincé en 2020. Troublant ?
Les suites seront-elles différentes ? Pour l’UDC Blocher, 2007 n’est pas une fin. Voyez son éviction par Eveline Widmer-Schlumpf. Son image de stratège gagnant en souffre peu. En 2015, Guy Parmelin devient 2e Conseiller fédéral UDC au côté d’Ueli Maurer. En 2020, l’UDC est toujours 1er parti. Quant au PBD, sans Eveline Widmer-Schlumpf, il lutte. Fusion en vue avec le PDC. Trump ? Chez les Républicains, il est perçu jusqu’ici comme une figure d’exception, de rupture. Sa place dans le parti, après sa défaite face au Démocrate Joe Biden, est à définir. Avec Trump, tout peut se passer.
Vrai : Trump n’est pas totalement une version américaine du Suisse Blocher. Mais tous deux apportent des accents voisins. Populisme ? On en voit peu de précédents parmi les 119 Conseillers fédéraux. Ou parmi les 46 Présidents des Etats-Unis. Les ressemblances, quand il y en a, sont partielles. Chez les 4 Conseillers fédéraux non réélus, le plus proche de Blocher est Ulrich Ochsenbein (plus que Jean-Jacques Challet-Venel ou Ruth Metzler). Chez les présidents américains sortants écartés, ni Gerald Ford, ni Jimmy Carter, ni George Bush père n’évoquent vraiment Trump. Rare.