Espionnage – Crypto ! La Délégation des Commissions de gestion du Parlement exige du Conseil fédéral des explications. Car le Gouvernement ne sera informé des activités de cette société zougoise de chiffrement qu’en 2019. Mais les services de renseignements fédéraux, eux, le sont dès 1993. Or, derrière Crypto, il y avait la CIA américaine et le BND allemand. Plus d’une centaine d’Etats seront ainsi espionnés. Plusieurs Départements pouvaient s’y intéresser. Défense – PDC Viola Amherd (élue en 2018). Affaires étrangères – PLR Ignazio Cassis (en 2017). Justice et Police – PLR Karin Keller-Sutter (en 2018). Défense, puis Economie – UDC Guy Parmelin (dès 2015). Curiosité ? Manque de curiosité ?
Question ! L’affaire Crypto confirme-t-elle l’imbrication de la Suisse neutre dans les alliances occidentales d’après-guerre ? 1948 : plan Marshall. 1968-1988 : renonciation à l’arme atomique. 1996 : adhésion au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Indépendante, la Suisse ? Les réponses figurent au cœur de projets militaires comme les avions de combat. Oui aux F/A-18 en 1993. Non aux Gripen en 2014. Oui de justesse le 27 septembre. Match.
Mieux ! Les services de renseignement suisses, pour travailler, sont forcément amenés à coopérer avec l’étranger. Ils sont tenus au secret. Aujourd’hui, c’est le Service de Renseignements de la Confédération (SRC). Cela dit, on peine à penser que les Conseillers fédéraux successifs de la Défense, des Affaires étrangères, de Justice et Police et d’autres ministères – ou certains d’entre eux – n’aient rien su de Crypto si longtemps. Mais faut-il creuser ?