Orban, Kaszynski et nous. L’Europe en crise. Ecole de démocratie et d’Etat de droit.

Pologne de Jaroslaw Kaszynski ! Hongrie de Viktor Orban ! L’Union européenne d’Ursula von der Leyen et Charles Michel affronte-t-elle – après la Grande-Bretagne de Boris Johnson – une nouvelle menace de sécession ? La crise porte sur l’Etat de droit et l’indépendance de la justice dans les deux pays d’Europe orientale. Le budget comme le plan de relance de l’Union s’en trouvent bloqués. Tant la Pologne que la Hongrie y font usage du droit de veto. Car l’Union fait le lien entre respect de l’Etat de droit et versements de subventions. Cette crise est peut-être la plus grave depuis le « Brexit ».

 

En Suisse – quels effets ? Les adversaires de l’Union européenne y verront-ils un motif de plus de rejeter l’accord-cadre ? Mais la suite pourrait être instructive. Car l’Union européenne, dès ses débuts en 1951-1957, est une école d’Etat de droit et de démocratie. Allemagne et Italie, fraîchement sorties de dictatures, font partie de la première équipe. D’autres pays libérés suivent. A l’Ouest, la Grèce, l’Espagne et le Portugal, longtemps régimes autoritaires « de droite ». A l’Est, toute une série d’ex-républiques communistes – plus ou moins despotiques. Hongrie et Pologne seront du nombre.

 

Vrai : la crise actuelle montre que tous ces nouveaux venus n’ont pas encore fait l’apprentissage complet de la démocratie et de l’Etat de droit. Et qu’il y a du travail. Mais que tant d’entre eux aient choisi d’adhérer à l’Union reste un signe d’espoir. Cela dit, la crise actuelle est sérieuse. On en devine encore mal le dénouement. Ecole de démocratie et d’Etat de droit, l’Union européenne ? Avec Hongrie et Pologne, il reste à consolider.