Agriculture – on renvoie. Parmelin – et la Gauche. Union suisse des paysans – en force.

Agriculture – qui commande ? Le Conseil des Etats, à 28 contre 16, renvoie au Conseil fédéral son projet de réformes. Droite et Centre l’emportent. L’Union suisse des paysans de Markus Ritter (PDC-SG) et Martin Rufer (PLR-SO) gagne. L’application du projet aurait dû décoller dès 2022. Les vainqueurs le jugent dépassé. Il ne tiendrait pas compte, par exemple, de la nouvelle loi CO2. Il exigerait des paysans des sacrifices supplémentaires (écologie, etc). Il ferait baisser les paiements directs, les prix, les revenus. Il ne garantirait pas assez l’auto-approvisionnement de la Suisse. Aïe ?

 

Vrai : l’Union suisse des paysans (USP), lancée en 1897, reste l’un des groupes d’intérêt les plus influents. Son impact est souvent supérieur à sa force arithmétique. Cet impact est particulièrement sensible pendant les crises et les guerres. Le plan de Friedrich Traugott Wahlen pendant la 2e Guerre mondiale laisse une trace durable (Wahlen sera plus tard Conseiller fédéral). Et pourtant ! Le poids de la paysannerie dans l’économie, en 2020, serait plutôt modeste. Part de la population paysanne (3,1%, selon « Economiesuisse »). Valeur de la production (0,7%). Alors ? Comment l’USP fait-elle ?

 

Curieux ? Les perdants seraient le Conseil fédéral, son ministre UDC Guy Parmelin, mais aussi le PSS, les Verts, la Gauche. Est-ce à dire que le projet renvoyé serait « de gauche » ? Or, le Conseil fédéral 2020 est plutôt de « centre-droit ». Avec les UDC Guy Parmelin et Ueli Maurer (tous deux sont issus de milieux agricoles), les PLR Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter, la PDC Viola Amherd, les PSS Simonetta Sommaruga et Alain Berset. Qui s’y retrouve ?