7 mars. Le Conseil fédéral combattra l’initiative « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage ». L’UDC Walter Wobmann et le Comité d’Egerkingen en sont les auteurs. Burqa et niqab visés. Lieux de culte exonérés. Que réplique l’Exécutif ? La dissimulation du visage n’est pas un problème en Suisse. Seules quelques touristes seraient concernées. Une étude de l’Université de Lucerne estime les cas entre 20 et 30. Tessin et Saint-Gall sont les premiers cantons à sévir. Or, l’un en signale peu. L’autre aucun. Mieux vaut donc le contreprojet indirect. Lui limite l’obligation de montrer son visage à des actes administratifs. Ou dans les transports publics. Amende jusqu’à 10.000 francs. Pour le reste, laissons les cantons.
Karin Keller-Sutter, cheffe PLR de Justice et Police, est à la pointe de la lutte. Elle s’annonce difficile. En 2009 déjà, l’initiative anti-minarets – lancée par les mêmes promoteurs – est acceptée par une majorité du peuple et des cantons. Ces deux initiatives ciblent l’Islam « dur ». Mais plusieurs enjeux s’entremêlent. Droits de la femme et libertés individuelles. Port de la cagoule par des manifestants violents. Voire port du masque de protection en pleine pandémie. Tout cela pourrait influencer le score du 7 mars. Comment ?
Question ! L’histoire de la Suisse est riche en tensions entre politique et religion. Guerres entre protestants et catholiques. Guerre du « Sonderbund » et crise du « Kulturkampf ». Lutte pour la liberté d’établissement des juifs. Plusieurs de ces tensions se sont résorbées – en partie. Avec les minarets et le voile intégral, est-ce l’Islam « dur » qui les remplace ? A vérifier.
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