Berne-Jura. Le plus long conflit territorial de la Suisse moderne, le voilà. 1815. Le Congrès de Vienne attribue l’Ancien-Evêché de Bâle au Canton de Berne. Son intégration se passe moins bien avec le Nord qu’avec le Sud. 1979. Le Canton du Jura se sépare et entre en souveraineté. 1993. Le Laufonnais rejoint Bâle-Campagne. 1996. Vellerat se rattache au Jura. 2021. Moutier suit (54,8% de oui). Sous réserve de recours. Dur combat.
Qui d’autre ? Voyez la scission de Bâle-Ville et Bâle-Campagne – après une guerre – en 1833. Deux tentatives de réunification sont des échecs en 1969 et 2014 (refus de Bâle-Campagne). Prenez la Guerre du « Sonderbund » de 1847. Une alliance de Cantons catholiques – Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug, Fribourg et Valais – y est défaite par les armes. Le Général Guillaume-Henri Dufour est au front. Cette guerre accélère la création du nouvel Etat fédéral de 1848. Le « Sonderbund », lui, ne renaîtra pas. Enfin, d’autres projets de fusion sont refusés. Vaud et Genève en 2002. Canton du Jura et Jura bernois en 2013. Eux sont d’une autre nature.
Vrai : l’affrontement Berne-Jura – Moutier et le reste – est une rareté. Il n’est pas sûr que le vote du 28 mars y mette le point final. Certains pensent à de petites communes proches de Moutier. La place de la minorité francophone dans le Canton bilingue de Berne pourrait être un souci. Certes, un siège lui est assuré dans l’Exécutif cantonal. Aujourd’hui, l’UDC Pierre Alain Schnegg. Mais aucun Francophone ne figure plus dans la Délégation bernoise au Parlement fédéral. Enfin, des recours contre le vote du 28 mars ne sont pas exclus. Qui sait ?