Levrat à La Poste. Privatisation de PostFinance. « Too big to fail ». Paris.

Christian Levrat – président de La Poste ? Le Conseil fédéral propose l’ancienne tête du Parti socialiste suisse. Simonetta Sommaruga, PSS aussi, l’épaule. Assemblée le 27 avril. Entrée en fonctions le 1er décembre. Qui est Levrat ? Syndicaliste (dont le Syndicat de la Communication). Conseiller national. Conseiller aux Etats. C’est l’une des figures influentes de la scène fédérale depuis 20 ans. Du coup, il devrait se retirer de la course au Conseil d’Etat fribourgeois. Levrat est une « locomotive » électorale. Or, les gauches fribourgeoises, cet automne, devront se battre. Aujourd’hui, 2 PSS y gouvernent avec 3 PDC et 2 PLR. Verts absents. Bref, le PSS Levrat pourrait manquer.

 

Quel défi ? Le plus explosif touche le projet du Conseil fédéral – ou de sa majorité – de privatiser PostFinance (filiale de La Poste). Cela lui permettrait d’offrir hypothèques et crédits. Pour certains, à gauche mais pas seulement, cette privatisation affaiblirait le service public. PostFinance fait aussi partie des acteurs « too big to fail » (« trop grands pour faire faillite »). Elle y côtoie UBS, Credit Suisse, Raiffeisen, Banque cantonale de Zurich. La FINMA de Mark Branson – en partance – en est le pilote. Protection fédérale ? « Too big to fail » naît dans le sillage de la crise financière 2007-2008. UBS en danger. Au Conseil fédéral, c’est le temps des Pascal Couchepin et Eveline Widmer-Schlumpf. On a eu peur.

 

A La Poste aussi, les défis de Christian Levrat sont de taille. Moins de lettres. Moins de paiements au guichet. Fermetures de bureaux. Mais hausse des colis. Le président Christian Levrat y partagera le pouvoir avec le directeur Roberto Cirillo. Un pari.