Suisse-Europe. Sommets fantômes. Blocages à répétition. Dire « non » sans casser.

Quelle Europe ? Qui veut encore sauver l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne ? Plus rien n’est confirmé. Ni l’imminence d’une séance de crise – ce 19 avril – du Conseil fédéral. Ni la réunion au sommet – ce 23 avril – avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ni la présence dans la délégation suisse du président UDC Guy Parmelin, du vice-président PLR Ignazio Cassis ou de tout autre Sage. On s’enfonce ?

 

Pire ? La mission de la Secrétaire d’Etat Livia Leu pour la clarification de trois points litigieux de l’accord-cadre avancerait à des rythmes inégaux. Entente possible sur les aides d’Etat (« Neue Zürcher Zeitung »). Mais freinage sur la protection des salaires ou les droits sociaux des citoyens de l’Union. S’ajoutent d’autres objections. Pouvoir réel de la Cour de Justice européenne en cas de différends. Reprise automatique du droit européen. Souveraineté. Des « plans B » sont suggérés. Actualisation de l’accord de libre-échange de 1972 (selon le modèle « Brexit »). Contributions suisses aux pays fragiles de l’Union. Qui y croit ?

 

Vrai : les blocages entre la Suisse et l’Union européenne ne sont pas nouveaux. 1992, refus de l’Espace économique européen. 2014, acceptation de l’initiative UDC contre « l’immigration de masse ». 2016, retrait de la demande d’adhésion de la Suisse à l’Union (demande de 1992). Mais, à chaque fois, le lien se renoue. Des accords bilatéraux sont conclus (120 aujourd’hui). Alors ? Comment dire « non » à l’accord-cadre sans risquer rupture et mesures de rétorsion ? Telle est la question ?