L’Europe à 64% contre 32%. La marge d’évolution. Les conditions d’un « oui ».

64% de « oui » contre 32% de « non » ? L’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne serait sauvable. Mais l’écart est ahurissant entre ce sondage GFS et la force des camps. « Non » catégorique de l’UDC (25,6%). « Non » social du PSS (16,8%) et des Verts historiques (13,2%). Divisions au PLR (15,1%) et au Centre (13,8%). « Oui » des Verts libéraux (7,8%). Or, l’hésitation – voire le refus – semble dominer au Parlement comme au Conseil fédéral. Vertigineux.

 

Que faire ? C’est peut-être « au milieu » que la marge d’évolution est la plus grande. Donc, au PLR et au Centre. Leur proximité avec « Economiesuisse » et d’autres patrons – plutôt favorables à l’accord-cadre – serait un signe. Au Conseil fédéral, le PLR Ignazio Cassis a été longtemps perçu comme le plus proche d’un « oui ». Reste à vérifier si la PLR Karin Keller-Sutter et la Centriste Viola Amherd y seront sensibles. Au PSS, des voix s’élèvent en faveur d’une attitude plus constructive à l’égard de l’Union européenne. Simonetta Sommaruga et Alain Berset peuvent y être décisifs. A l’UDC, certains devinent plus de flexibilité chez Guy Parmelin que chez Ueli Maurer. Au Parlement, les mouvements d’opinion pourraient y ressembler.

 

Imaginons. Le Conseil fédéral accepte l’accord-cadre Suisse-Union en mettant les points sur les « i ». C’est-à-dire en précisant son interprétation sur les points délicats. Protection des salaires. Aides d’Etat. Droits sociaux des citoyens de l’Union. Pouvoir de la Cour européenne de justice en cas de différends. Reprise du droit européen. Souveraineté de la Suisse. Le Parlement peut aussi faire ce travail. L’Union se fâchera-t-elle ? Sinon ?