Bâle-Ville vert et centre-gauche. La Suisse à contrepied. Le lien romand.

Bâle-Ville et Bâle-Campagne – séparés à jamais ? La quintuple votation fédérale du 13 juin est piquante. Bâle-Ville y prend le contrepied de Bâle-Campagne, mais aussi du reste de la Suisse, sur 4 des 5 objets. Oui aux trois projets écologiques – loi CO2, initiatives « Eau potable » et « Pesticides de synthèse ». Non à la loi contre le terrorisme. Bâle-Ville fait même cavalier seul sur les trois derniers textes. Il ne rentre dans le rang que pour la loi Covid. Et il y ajoute un salaire minimum (« Le Temps »). C’est le vote cantonal le plus vert et le plus « centre-gauche » de la journée. Pour l’un des sites favoris du capitalisme suisse conquérant (chimie, pharmacie, banque, etc), il faut le faire.

 

En marge, Bâle-Ville ? C’est plus compliqué. 1501. Bâle entre dans la Confédération. 1833. Bâle-Ville et Bâle-Campagne – guerre civile – se séparent. Mais ils n’ont pas le réflexe « Sonderbund ». 1848, 1874 et 1999. Ils approuvent les trois Constitutions fédérales. 1969 et 2014. Deux tentatives de réunification se soldent par des échecs (refus de Bâle-Campagne). Seul bémol, ils sont peu présents au Conseil fédéral. Emil Frey pour Bâle-Campagne. Ernst Brenner et Hans Peter Tschudi pour Bâle-Ville. On est loin des 20 Zurichois, des 15 Vaudois ou des 14 Bernois (sur 119). Bizarre ?

 

Mieux ! Bâle-Ville, plus que Bâle-Campagne, est l’un des compagnons des Cantons romands lors de votes difficiles. Parfois, cela ne suffit pas. 1992. Les deux Bâles votent bien l’Espace économique européen. 2014. Bâle-Ville, Zurich et Zoug s’opposent à l’initiative « immigration » de l’UDC. Quelle revanche ?