« Pegasus » contre « Crypto ». La Suisse si discrète. Le secret compliqué.

Espionnage – Suisse plaque tournante ? Le « Projet Pegasus » en parle peu. Ou pas. Les 7 Conseillers fédéraux – Guy Parmelin, Ignazio Cassis, Ueli Maurer, Simonetta Sommaruga, Alain Berset, Viola Amherd, Karin Keller-Sutter – n’y apparaissent guère. Ni comme cibles. Ni autrement. Le Ministère public fédéral ? La Police fédérale ? Le Service de Renseignements ? Les défenseurs suisses des droits humains ? Les pivots de « Pegasus » seraient ailleurs. Logiciel « Pegasus » du groupe NSO – d’Israël. Services secrets issus de 11 Etats – dont le Maroc et le monde arabe. Les clivages de l’ex- « Guerre froide » y laissent la place à d’autres fronts. Compliqués.

 

Vrai : « Pegasus » est différent de l’affaire « Crypto ». Celle-ci est l’héritière de la « Guerre froide ». Des services proches de l’OTAN – CIA américaine, BND allemand – se seraient servis de l’entreprise zougoise de cryptage « Crypto AG » pour espionner une centaine de pays. Les Conseillers fédéraux de l’époque – dont Kaspar Villiger – en savaient-ils quelque chose ? Jusqu’à présent, les réponses sont évasives. Plus récemment, des institutions proches de la Confédération – comme RUAG – furent la cible d’attaques informatiques, peut-être d’origine russe. « Guerre froide » encore ?

 

Attention ! En matière d’espionnage et de services secrets, le mieux est probablement – pour leurs acteurs – d’en dire le moins. Car les révélations peuvent déranger – y compris les politiques de défense. Cela dit, « Pegasus » et « Crypto » – comme Julian Assange ou Edward Snowden avant eux – montrent ce que valent ces vœux.