Suisse-Chine – tensions ? La « Bank of China » s’installe à Genève. Feu vert de la FINMA. D’autres banques chinoises siègent à Zurich. Tout cela ne vient pas seul. Swissmem, association patronale des machines, adjure la Berne fédérale de modérer sa politique de sanctions contre la Chine. Les vaccins chinois contre le Coronavirus sont jugés bienvenus pour les visiteurs. Le ton contraste avec les propos irrités de l’ambassadeur de Chine en Suisse, Wang Shihting. Lui s’en prenait aux critiques d’Ignazio Cassis – et du Conseil fédéral – sur les droits humains (Ouïgours, Hong-Kong). Apaisement ?
Mieux ! Plus haut, le pouvoir suisse refuse de prendre des mesures particulières contre le groupe des télécommunications Huawei – accusé d’espionnage. Il accepte le contrôle de l’entreprise chimique Syngenta par le Chinois ChemChina. Il conclut un accord de libre-échange (dès 2013). Plus généralement, la Suisse renonce à une surveillance spéciale des investissements chinois. La Chine devient le premier partenaire de la Suisse en Asie – le troisième dans le monde (derrière l’Union européenne et les Etats-Unis). On en oublie.
Résultat ? La Suisse ne s’immisce pas dans les conflits entre la Chine de Xi Jinping, les Etats-Unis de Joe Biden et d’autres. Pourtant, en matière de droits humains, la Suisse n’est pas équidistante. Elle est bien plus proche de Biden que de Xi. Sur des points sensibles (dissidences, Tibet, Xinjiang, Hong-Kong, etc), cette préférence est tranchée. Sur d’autres, le silence est quasi-total (ex : Taiwan est bien plus démocratique que le Continent). Reste le dialogue plus que discret sur les droits humains. Qui est sur sa faim ?