La Suisse, l’asile et l’Afghanistan. Les hauts et les bas. Une histoire compliquée.

Réfugiés d’Afghanistan – la Suisse est-elle prête ? L’accueil de personnes originaires d’une terre islamique se présente-t-il au mieux ? En 2009, le peuple suisse vote l’interdiction de nouveaux minarets. En 2020, des agressions à couleur djihadiste à Morges et à Lugano sonnent l’alerte. En 2021, l’initiative bannissant la burqa, le niqab et le voile intégral – après le Tessin et Saint-Gall – est approuvée. Et pourtant ! La population musulmane de Suisse est plutôt perçue comme pacifique (5,3% en 2018). Que faire ?

 

Suisse, terre d’asile ? Dans l’histoire, la Suisse sait l’être. 1685. Révocation de l’Edit de Nantes en France et accueil de réfugiés protestants. 1870-1871. Guerre franco-allemande et internement de l’armée du général français Bourbaki. 1956. Occupation de la Hongrie par l’URSS. 1968. Occupation de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie. 1975 et années suivantes. Fin de la guerre du Vietnam, extension du pouvoir communiste, fuite des « boat people ». Il y a des épisodes troublants. L’Allemagne nazie, la 2e guerre mondiale et le sauvetage de juifs – entre 1933 et 1945 – en font partie (ex : Rapport Ludwig, Rapport Bergier). Polémique durable.

 

Sûr : en Suisse, la tâche des partisans d’un asile généreux – face au drame d’Afghanistan – s’annonce ardue. Ils devront faire face à des forces isolationnistes plus résolues que jamais. De nouvelles initiatives, après les minarets et le voile intégral, sont prévisibles. Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis, par exemple, se préoccupe de collaborateurs afghans et de leurs familles (230 personnes). Pour l’image humanitaire de la Suisse – quelle épreuve ?