Afghanistan des Talibans ? Que faire avec un pouvoir présumé anti-femmes ? Avec qui les Conseillères fédérales suisses Simonetta Sommaruga (Environnement), Viola Amherd (Défense) ou Karin Keller-Sutter (Justice et Police) pourront-elles parler ? Car cette perspective n’est pas improbable. « Il n’y aura pas – avertit un porte-parole des Talibans – de femmes ministres » (« Tribune de Genève », « 24 Heures »). Hôpitaux oui. Infirmières d’accord. Assistantes dans les ministères, la police ou la justice bon. Accès aux Universités même. Bref, Guy Parmelin (Economie), Ignazio Cassis (Affaires étrangères), Ueli Maurer (Finances) et Alain Berset (Intérieur), eux, n’auront pas de ces soucis.
Eh bien, la Suisse était dans une situation voisine il y a 50 ans. 1971. Suffrage féminin fédéral. Premières Conseillères nationales. Lise Girardin au Conseil des Etats. 1984. Elisabeth Kopp au Conseil fédéral. Huit autres suivent. Avant, le pouvoir suisse est, lui aussi, très masculin. Ailleurs, le suffrage féminin s’impose bien plus tôt. Autriche et Allemagne en 1918. Etats-Unis en 1920 et 1965. Grande-Bretagne en 1928. France en 1944. Italie en 1945. Pour ne parler que de ceux-là. Concernant la tête de l’Exécutif, tous ne confirment pas. Margaret Thatcher et Theresa May au Royaume-Uni. Angela Merkel en Allemagne. Mais la France, les Etats-Unis et d’autres attendent encore. Qui dit modestie ?