Sauvé, le lien entre la Suisse et l’Union européenne ? Les Chambres fédérales débloquent – sans condition – 1,3 milliard de francs pour les pays les plus pauvres de l’Union. Par 30 à 9 au Conseil des Etats. Par 131 à 55 au Conseil national. Les opposants sont surtout UDC. Plus quelques élus du Centre. Les aides iront principalement à la formation professionnelle et à la maîtrise des migrations. Pays de l’Est et du Sud d’abord. Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef des Affaires étrangères, est au pupitre.
Pari gagné ? Car l’Union européenne inflige à la Suisse des mesures jugées discriminatoire. Ou des refus. Bourse. Recherche. Echanges d’étudiantes et d’étudiants. Echange de biens médicaux. Electricité. Pire ! Il y a des faits aggravants. Le 26 mai, le Conseil fédéral abandonne un projet d’accord-cadre. Il y a peu, la promotion du vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic comme titulaire du dossier « Suisse » jette un froid.
Vrai : la Suisse dispose d’un accès large au marché de l’Union européenne – l’un des plus grands du monde (446 millions d’habitants). Selon certaines enquêtes, la Suisse en profiterait plus que la plupart des 27 Etats-membres. Cela, en dépit du refus de l’Espace économique européen en 1992. Ou du retrait de la demande d’adhésion à l’Union en 2016. Ou encore de l’abandon de l’accord-cadre en 2021. Les autres accords suffiraient. Il serait donc légitime que la Suisse verse des contributions pour l’accès à pareil marché. Ce crédit de 1,3 milliard est le 2e du genre. Tout cela suffirait-il à dégeler le lien Suisse-Union ? A voir ?