« Pandora Papers » – que fait la Suisse ? Evasion fiscale des puissants – où sont les fissures ? Le « Consortium international des Journalistes d’Investigation » s’attaque à de grosses pointures. Le Britannique Tony Blair. Le Français Dominique Strauss-Kahn. Une ex-maîtresse du Russe Vladimir Poutine. Mais aussi des dirigeants de Jordanie, du Kenya, de l’Equateur, de Côte-d’Ivoire, de République tchèque. D’autres. Certains de ces faits d’évasion pourraient respecter le droit national et international. D’autres moins. Plusieurs touchent des démocraties soumises à l’Etat de droit. Mais toutes ? Bref, à chaque fois (comme pour les « Panama Papers » de 2016), il faudra trier.
Vrai : la Suisse a consenti des gestes pour réduire ces fissures. Revue à la baisse – au plan international d’abord – du secret bancaire. Echanges automatiques d’informations fiscales. Mesures renforcées contre le blanchiment d’argent. Malgré cela, la Suisse resterait attractive pour les personnes tentées de dissimuler leurs biens. L’une des fissures résiderait dans la trop large liberté accordée à certains avocats. Bref, le débat fiscal, en Suisse, pourrait repartir à la hausse.
Domaine sensible ! Le Peuple vient de refuser une initiative des Jeunes Socialistes favorable à une imposition accrue du capital (64,9% de non). Dans la foulée, la gauche lance le référendum contre le projet du Parlement d’abolir tout un pan du droit de timbre. Le Conseil fédéral et son ministre UDC des Finances Ueli Maurer seraient favorables – en principe – au projet de l’OCDE d’impôt minimal sur les entreprises multinationales. Du lourd.