Taiwan-Chine. Démocratie contre dictature. Tournant Biden. Suisse de Parmelin et Cassis.

Taiwan ? Qui oserait reconnaître officiellement l’île nationaliste de Tsai Ing-Wen ? Qui prendrait le risque de fâcher la Chine communiste de Xi Jinping ? 1949. Mao Tsé-Toung prend le pouvoir en Chine, Chiang Kai Chek se réfugie à Taiwan. 1950. La Suisse de Max Petitpierre noue avec Mao. Avec lui seul. 2021. C’est Xi Jinping. Pourtant, la Chine continentale reste une dictature. Taiwan, elle, est devenue une démocratie. Du coup, les relations Suisse-Taiwan passent par des canaux privés. En particulier, à Berne et à Genève (cf « Tribune de Genève », « 24 Heures »). Fil ténu ?

 

Mais tout change. Les Etats-Unis de Joe Biden, l’Australie de Scott Morrison et la Grande-Bretagne de Boris Johnson forment l’alliance AUKUS. Elle se double de contacts entre Etats-Unis, Australie, Japon et Inde – le Quad. Tout ce branle-bas vise la Chine de Xi Jinping. Incursions d’avions chinois autour de Taiwan. Revendications en Mer de Chine. Montée en puissance. Pour l’Amérique de Joe Biden et de l’après-Afghanistan, c’est la nouvelle priorité. La France d’Emmanuel Macron s’en irrite (elle y perd une commande de sous-marins). L’Union européenne d’Ursula von der Leyen s’en inquiète.

 

Alors ? Reconnaître officiellement Taiwan ? Fâcher la Chine ? En rester au statu quo – mais vivable ? La Suisse de Guy Parmelin et Ignazio Cassis ne semble pas près d’en changer. Une grande partie de la planète et les Etats-Unis eux-mêmes non plus. Mais, entre Taiwan démocratique et Chine dictatoriale, c’est de morale en politique qu’il s’agit. Xi Jinping, d’ailleurs, reparle de « réunification pacifique ». Jusqu’à quand ?