13 février 2022 – alerte. La Conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga doit sauver un projet contesté d’aide aux médias. 151 millions de francs. Dont 120 millions pour la distribution matinale des journaux (par La Poste). 30 millions pour les médias en ligne et la transition numérique (le nombre d’abonnés payants fera foi). Contributions aux agences de presse, écoles de journalisme, Conseil suisse de la presse. S’y ajoute une augmentation de la part des radios et télévisions locales à la redevance (+23 millions). Estimations.
But : contrecarrer les grands médias internationaux basés sur Internet. Or, ces groupes captent une large part des recettes publicitaires. Ils négligent l’information locale et régionale. Du coup, des journaux disparaissent. D’autres médias souffrent. Pourtant, un comité de droite combat le projet. Il en redoute un affaiblissement de la liberté des médias. Il lui reproche d’aider des grands groupes de presse qui n’en ont pas besoin. Ce que Simonetta Sommaruga conteste. Elle envisage des aides dégressives. Elle résiste.
Qui gagnera ? Les votations fédérales touchant les médias connaissent des hauts et des bas. Plusieurs concernent la radio et la télévision. Certes, le pouvoir fédéral s’en mêle très tôt (ordonnances, concessions). Mais il faut trois votes populaires pour inscrire la radio et la télévision dans la Constitution. Non en 1957 et en 1976. Oui en 1984. Une révision de la loi – et de la redevance – est acceptée de justesse en 2015. Puis, l’initiative « Billag » pour l’abolition de la redevance est balayée en 2018. Ce 13 février, le projet met plutôt l’accent sur la presse écrite et les médias en ligne. Suspense.