Suisse « occidentale ». Sanctions oui et non. Poutine et la moitié du monde.

Neutre ou « occidentale » – la Suisse ? La carte mondiale des sanctions contre la Russie impériale de Vladimir Poutine est très parlante (« NZZ am Sonntag »). La Suisse s’y retrouve avec le gros de l’Europe, l’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada), l’Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), l’Asie de l’Est démocratique (Japon, Corée du Sud, Taiwan). Le reste de la planète, ou presque, refuse de prendre des sanctions. Reste de l’Asie – Inde et Chine comprises. Afrique. Amérique latine. Mais la carte des résolutions de l’ONU pour le retrait des troupes russes est à peine moins claire. Entre « oui » (135, 140), abstentions (35, 38) et « non » (5, 5). L’Afrique, elle surtout, se divise davantage.

 

Conséquence ? La Suisse, avec la guerre russe en Ukraine, devient-elle du coup bien plus « occidentale » que neutre ? Son adoption des sanctions de l’Union européenne (UE) marque-t-elle une nouvelle étape ? Certes, ce choix n’est pas totalement nouveau. Entre dictature et démocratie, son choix de la démocratie est de longue date. Entre guerre et paix, aussi. Cela dit, la Suisse n’a pas franchi le pas de l’adhésion à part entière à l’UE. Ou à l’OTAN. Même si la distance se réduit.

 

Souci ? Quelle sont les chances d’efficacité réelles des sanctions européennes et internationales contre la Russie impériale de Poutine ? Le grand nombre de pays s’abstenant de la condamner et de prendre des sanctions la protège-t-il ? Bref, le crime de l’agression russe – à Boutcha et ailleurs – pourrait-il « payer » ? Qui parie ?