Munitions pour l’Ukraine. Match Allemagne-Suisse. Poutine favorisé, Zelinsky pénalisé.

Ukraine – quelles exportations d’armes ? La guerre russe de Vladimir Poutine change-t-elle la donne ? Une troublante controverse fuse (« SonntagsZeitung », rts). La Berne fédérale met son veto à l’envoi en Ukraine de munitions suisses liées aux chars de grenadiers allemands Marder. Le Département de l’Economie piloté par l’UDC Guy Parmelin est au front. Conflit Suisse-Allemagne donc. Car la législation helvétique sur le matériel de guerre s’oppose à pareille livraison vers une région en guerre. Or, ce refus favorise clairement les troupes russes d’invasion de Poutine. L’Ukraine de Volodymyr Zelinsky est pénalisée. Gerhard Pfister, président du Centre (PDC-PBD), parle de « non-assistance à l’Ukraine ». Que faire ?

 

Le Conseil fédéral peut-il réparer ? Certes, il peut invoquer les intérêts de la Suisse. Reste à savoir comment. Dans ce cas, la politique de neutralité est à nouveau mise à rude épreuve. Ce refus de livrer des munitions n’est pas neutre. Il favorise l’agresseur au détriment de l’agressé. C’est comme si la Suisse avait refusé de se joindre aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie. Elle n’aurait pas été neutre non plus. Non ?

 

Quelle neutralité ? Sa définition comme son application sont mouvantes. Aucune guerre n’est exactement semblable à une autre. Il y faut, à chaque fois, une nouvelle pesée. En faire une explication détaillée dans une loi ou dans la Constitution serait un défi. L’intention du stratège UDC Christoph Blocher de lancer une initiative sur la neutralité se heurterait, inévitablement, à la grande diversité des guerres. Mais on peut essayer.