Guerre russe. La politique suisse de Défense en frémit. Voyez ce sondage de l’Académie militaire de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. 24 février. Début de l’invasion russe. Janvier et juin. Pointages du sondage. Le « besoin d’armée » y monte. De 75% à 80%. Le besoin d’une armée « complètement équipée » y progresse. De 70% à 74%. Le désir de rapprochement avec l’OTAN se renforce. De 45% à 52%. Le maintien de la neutralité, lui, fléchirait. De 97% à 89%. A haut niveau.
Attention ! D’autres chiffres semblent moins catégoriques. Voyez l’augmentation des dépenses d’armée. Seul un cinquième des gens y serait favorable. Or, le Parlement souhaite les accroître de 2 milliards de francs d’ici à 2030. Par ailleurs, 30% des gens pensent que la Suisse dépense toujours trop pour la défense (-12%). Quant à une pleine adhésion à l’OTAN, elle serait refusée à 73%. La Suisse – membre depuis 1996 du « Partenariat pour la Paix » – n’irait pas aussi loin que la Finlande et la Suède. Enfin, les sanctions contre la Russie sont approuvées à 77%. Au total ? La guerre russe modifie la rivalité en Suisse entre « militaristes » et « pacifistes ». Sans l’effacer.
Prochain test ? Sera-ce le nouveau vote fédéral sur les avions de combat ? Une initiative pacifiste s’attaque aux F-35 américains. Mais il y a les délais. Car les contrats d’achat sont fixés à mars 2023. Viola Amherd au front. Rappel : le précédent vote du 27 septembre 2020 – avant la guerre – donne 50,1% de oui en faveur des avions. Enfin, pourrait venir l’initiative du stratège UDC Christoph Blocher sur la neutralité. Cela promet.