Cassis, les soldats blessés et nos hôpitaux. Neutralité bousculée comme jamais.

Soldats blessés – quelle « neutralité coopérative » ? La mission du Président et Chef des Affaires étrangères Ignazio Cassis se complique. Lui s’oppose à l’accueil par des hôpitaux suisses de soldats blessés lors de la guerre russe de Vladimir Poutine en Ukraine. Sont visés ceux susceptibles de repartir au combat. Car ce serait contraire à la neutralité et aux Conventions de Genève. Or, les Cantons s’y montreraient favorables (« Bund » et « Tages-Anzeiger »). Le cas des civils blessés ukrainiens semble moins clair. Cette question pourrait être l’un des points sensibles du nouveau rapport fédéral sur la neutralité en préparation. Que faire ?

 

Sûr : la guerre de Poutine en Ukraine bouscule la neutralité suisse comme rarement. Presque tout est matière à réexamen. Voyez la condamnation par la Suisse de l’agression russe. Prenez son alignement sur des sanctions de l’Union européenne. Visez l’intention prêtée à Viola Amherd et au Conseil fédéral de resserrer les liens avec l’OTAN (amorcés en 1996 par le « Partenariat pour la Paix »). Puis, viennent des contre-exemples. Certaines exportations d’armes sont admises, d’autres non. Blocages avec l’Allemagne et le Danemark. Les soins aux soldats blessés de la guerre en Ukraine s’y ajoutent. Bref, ce nouveau rapport fédéral sur la neutralité annonce des échanges véhéments.

 

Le plus délicat ? Ce sera peut-être de coucher sur le papier cette « neutralité coopérative » et son application. Certes, il reste le retour à une neutralité rigide chère au stratège UDC Christoph Blocher. Mais est-ce possible ? Dans la guerre d’Ukraine, peut-on devenir l’« allié objectif » de l’agresseur Poutine ? Qui veut cela ?