Neutralité – trois leçons. Pelosi à Taiwan. Al-Qaïda à Kaboul. Zelensky à Kiev.

Cas Chine-Taiwan. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre américaine des Représentants, fait escale à Taiwan. Et prend des risques. Joe Biden ne serait pas enchanté. Taiwan démocratie pleine. Présidence Tsai Ing-Wen. Chine régime autoritaire. Présidence Xi Jinping. Représailles. La Suisse d’Ignazio Cassis, elle, reconnaît la Chine. Ses relations avec Taiwan passent par des canaux privés. Mais, entre Taiwan démocratique et Chine autoritaire, peut-elle rester neutre ? Que lui inspire le geste de Nancy Pelosi à Taiwan ?

 

Cas Al-Qaïda – Etats-Unis. Al-Zawahiri, chef d’Al-Qaïda, est tué à Kaboul en Afghanistan par un drone américain. L’opération fait écho à l’exécution en 2011 au Pakistan de son prédécesseur Oussama Ben Laden. Tous deux sont associés aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ces éliminations sont des actes de guerre. Elles ne suivent pas les exigences d’une juridiction rigoureuse. Mais qui, même dans la Suisse neutre d’Ignazio Cassis, déplorera sincèrement la perte de pareils terroristes ? Quelle neutralité ?

 

Cas Russie-Ukraine. L’invasion de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky par la Russie de Vladimir Poutine, lancée le 24 février, continue. Et l’injustice qui l’accompagne. Vrai : Zelensky peut compter sur l’appui à distance de l’OTAN, de l’Union européenne et des démocraties. Entre l’agresseur et l’agressé, qui peut être neutre ? Cela dit, personne ne prend le risque d’interventions militaires directes. Car Poutine brandit ses armes nucléaires. Seul, Zelensky ? Pour la Suisse neutre de Cassis aussi, c’est un autre trouble.