Parler aux dictatures. Suisse au Conseil de Sécurité. Leçon Michelle Bachelet.

Que peut faire l’ONU contre les dictatures ? La publication du rapport de Michelle Bachelet sur les exactions de la Chine de Xi Jinping au Xinjiang est peut-être ce qui peut se faire de plus percutant. Certes, il ne mettra pas fin au régime chinois. Hong-Kong, le Tibet et les dissidents continueront, eux aussi, d’être sous pression. Les menaces pesant sur la démocratique Taiwan ne faibliront guère. Quant aux autres régimes autoritaires, beaucoup ne s’inquièteront pas davantage. A commencer par la Russie de Vladimir Poutine – agresseur de l’Ukraine. Or, Chine et Russie occupent deux des cinq sièges permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Avec droit de veto. Gageure ?

 

Vrai : l’ONU est ainsi faite dès 1945. Elle ne sera jamais totalement démocratique. Les vainqueurs de la 2e Guerre mondiale la façonnent. Ce sont en partie les mêmes qu’aujourd’hui. Trois sont des démocraties. Etats-Unis (Roosevelt, Truman). Royaume-Uni (Churchill, Attlee). France (de Gaulle, etc). Deux autres sont autoritaires. En URSS, Staline règne. En Chine, le Kuomintang de Tchang Kaï-Chek n’a pas encore fait sa mue démocratique (il la fera à Taiwan). Tant l’Assemblée générale que le Conseil de Sécurité ne cesseront pas d’être des mélanges.

 

La Suisse ? C’est à ce mélange que sa démocratie historique adhère en 2002. C’est une Assemblée générale tout aussi multicolore que Joseph Deiss préside en 2010-2011. Et c’est dans un Conseil de Sécurité diversifié que la délégation suisse travaillera en 2023-2024. S’y faire entendre ? Michelle Bachelet – la leçon ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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