Année 2022. La Suisse d’Ignazio Cassis peut-elle être neutre face à la Russie de Vladimir Poutine ? Annexions annoncées des 4 régions ukrainiennes de Kherson, Louhansk, Zaporijjia, Donetsk. Crimée 2014 déjà. Menace répétée de recourir à l’arme nucléaire. Mobilisation supplémentaire de 300.000 personnes pour l’armée d’agression en Ukraine. Mise en cible de l’ensemble du monde occidental solidaire de l’Ukraine. De pire en pire ?
Et pourtant ! Au Congrès de Vienne de 1815, la Russie du Tsar Alexandre 1er est l’un des parrains de la neutralité suisse. C’est peut-être le meilleur souvenir que la Suisse garde de la Russie. Son ministre grec Capo d’Istria s’y montre bienveillant. C’est aussi l’époque de l’entrée dans la Confédération de Valais, Neuchâtel et Genève, de l’Ancien-Evêché de Bâle (dont le futur Canton du Jura). Grande-Bretagne, Prusse et Autriche sont de la partie.
Puis, les relations Suisse-Russie connaissent des hauts et des bas. Années 1900. Lénine en Suisse. 1917. Révolution de Lénine. URSS. 1923-1946. Rupture officielle. Diplomate soviétique assassiné par Moritz Conradi. 1946. Rétablissement. Max Petipierre face à Joseph Staline. 1948. La Suisse au plan Marshall. 1991. Fin de l’URSS. 1996. Suisse au Partenariat pour la paix de l’OTAN. 2008-2009. Bons offices pour la Russie et la Géorgie. 2022. Suisse associée aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie. Bref, entre Suisse et Russie, on voit de tout. Mais c’est avec la Russie sous Poutine, inspiratrice de la neutralité suisse sous Alexandre 1er, que l’on atteint l’un des niveaux les plus bas. Bizarre ?
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