Suisse au Conseil de Sécurité – neutralité redessinée ? Sûr : ces années 2023-2024 dans l’organe le plus puissant de l’ONU seront décisives. Le modèle « Congrès de Vienne 1815 » – parrainé par la Russie, la Prusse, l’Autriche et la Grande-Bretagne – en subira d’inévitables corrections. Parmi les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité dotés du droit de veto (et de l’arme nucléaire), on retrouve Russes et Britanniques. Plus la Chine, la France et les Etats-Unis. Deux dictatures – Russie et Chine. Et trois démocraties.
Vrai : ce sont surtout les deux dictatures qui seront intensément observées par la Délégation suisse. Ce qu’elles commettent – et promettent de commettre – mettent à rude épreuve la neutralité. Voyez la Russie de Vladimir Poutine. Ukraine attaquée. Terres annexées. Menaces nucléaires. Prenez la Chine de Xi Jinping. Asservissement des Ouïghours du Xinjiang. Mise au pas de Hong-Kong, du Tibet et de toute dissidence. Menaces sur la démocratique Taiwan. Des silences de la Délégation suisse au nom de la neutralité seraient perçus comme de la lâcheté.
Bien sûr, la Russie et la Chine ne sont pas les seules autocraties représentées à l’ONU. Elles y foisonnent. Bien entendu, les membres permanents du Conseil de Sécurité n’ont plus l’exclusivité de l’arme nucléaire. Inde, Pakistan et Corée du Nord s’y ajoutent. Voire Israël. Peut-être l’Iran. Bref, la Délégation suisse aura l’œil partout. Du coup, c’est la totalité du Conseil fédéral des Cassis, Berset, Maurer, Sommaruga, Parmelin, Amherd et Keller-Sutter – ou leurs successeurs – qui est mis au défi. Neutralité ? Quelle neutralité ?
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