Qui veut la peau de l’industrie suisse du tabac ? Voyez le vote populaire du 13 février 2022. Peuple et Cantons – contre l’avis du Conseil fédéral et du Parlement – acceptent l’initiative anti-tabac. Plus exactement : l’initiative « Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac ». 56,7% de « oui ». 15 Cantons sur 23. C’est la 25e initiative acceptée depuis 1891. 27 octobre. Huit mois plus tard, le groupe British American Tobacco (BAT) évoque la possible fermeture du site de Boncourt dans le Canton du Jura. 220 emplois. Site de 1814. Famille Burrus. Rachat par BAT en 1996-1999. Consultations en cours. Suspense ?
Car la Suisse est l’une terres d’implantation favorites de l’industrie mondiale du tabac. Était ? Le Britannique BAT à Boncourt donc. L’Américain Philip Morris à Neuchâtel et Lausanne. Le Japonais Japan Tobacco International à Genève et Dagmersellen (LU). En 2020 déjà, Philip Morris restructure. Ces groupes, face aux politiques de santé anti-tabac menées dans le monde, tentent de diversifier. Cigarettes électroniques. Tabac chauffé. Par exemple.
Industrie suisse du tabac – déclin inéluctable ? Ce qui frappe dans le vote de février, c’est la composition des deux groupes de Cantons face à l’initiative anti-tabac. Voyez les 15 « oui ». Jura, Neuchâtel, Vaud et Genève – pourtant directement concernés – approuvent l’initiative. Tout comme FR, VS, ZH, BE, GL, SO, BS et BL, SH, GR, AG, TI. Mais prenez les 8 « non ». Lucerne, lui aussi touché, en fait partie. Tout comme UR, SZ, OW et NW, ZG, AR et AI, SG, TG. Qu’est-ce à dire ? Que la Santé pèse plus que l’Emploi ? A méditer ?
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